8 août 2025
Version mise à jour du texte sur la DNC (dermatose nodulaire contagieuse des vaches)
Le point sur la dermatose nodulaire des vaches en France en 2025 : la maladie, l'abattage, la vaccination
Helene Banoun -Jean-François Lesgards
https://www.researchgate.net/publication/394194310_Le_point_sur_la_dermatose_nodulaire_des_vaches_en_France_en_2025_la_maladie_l'abattage_la_vaccination
Points clés :
La maladie : elle est apparue en 1929 en Zambie, elle est aujourd’hui endémique en Afrique, au Maghreb (sauf Maroc) et au Moyen Orient. Récemment elle a atteint l’Asie et l’Inde et en 2025 l’Italie et la France pour la première fois. La morbidité est variable selon les races et le lieu et la létalité est faible en général. La maladie est due à un poxvirus transmis principalement par des insectes vecteurs de différentes espèces. C’est l’explication admise actuellement pour l’arrivée en Italie (depuis le Maghreb) et en France (depuis l’Italie).
Traitements : ils ne sont pas préconisés en Europe mais pratiqués en Inde (analgésiques, anti-inflammatoires, antibiotiques, ivermectine et médecine traditionnelle).
Prévention de la propagation : Les règlements européens semblent contradictoires et les experts ne semblent pas préconiser l’abattage des animaux sains. La surveillance clinique des troupeaux et le contrôle strict des mouvements d’animaux vivants associées à la vaccination seraient donc le moyen de contrôler la maladie.
La vaccination semble être la solution à moyen terme pour limiter les conséquences économiques de la LSD mais elle est incapable d’éradiquer la maladie, elle peut seulement la contenir. Elle est pratiquée avec un virus vivant atténué et nécessite une atténuation équilibrée (une forte atténuation la rend inefficace et une trop faible provoque des effets indésirables graves tels que avortement et décès). Aucun vaccin n’a d’AMM en Europe. La vaccination des animaux déjà infectés (même asymptomatiques) est à proscrire en raison d’un risque de maladie aggravée. En France il y a déjà eu abattage de troupeaux récemment vaccinés. On ne connaît pas les conséquences à long terme de la recombinaison entre souches vaccinales et souches sauvages et le devenir de ces souches recombinantes qui semblent prendre le pas en Asie sur la souche sauvage.
Aspects économiques : La maladie entraîne une baisse de la production de lait, des pertes de poids, une infertilité possible. La France exporte de nombreux bovins vivants et des sous-produits ainsi que du matériel génétique; les zones ou Etats déclarés infectés par la DNC ne peuvent plus exporter (ou avec des contraintes difficilement acceptable du point de vue économique). Le statut de région ou d’État indemne ne peut être conservé que si aucun cas n’est recensé ni aucune vaccination entreprise. La logique actuelle du gouvernement est donc l’abattage total pour éviter la vaccination généralisée
D’un point de vue économique il est impossible de laisser se développer la maladie afin que les troupeaux domestiques acquièrent une immunité naturelle mais ce serait pourtant la solution à long terme